Septembre 2013   Inventaires en cours en forêts matures

Voici deux inventaires naturalistes en cours qui montrent l’intérêt actuel porté aux dynamiques naturelles des écosystèmes forestiers :

Le premier concerne le Parc National des Pyrénées (PNP, départements 64 et 65), où un inventaire se consacre actuellement au recensement d’espèces ciblées et patrimoniales en zone cœur, en vue de leur prise en compte dans la gestion forestière dans cette même zone.

Une liste de 30 espèces a été dressée.

Sont concernés : 4 espèces de mammifères (barbastelle d’Europe, isard, noctule commune et ours brun), 5 espèces d’oiseaux (grand tétras, gypaète barbu, pic à dos blanc, chouette de Tengmalm et aigle royal), 6 espèces floristiques, 2 d’amphibiens, 4 de champignons, 3 de mousses et 6 d’insectes. Ces derniers sont des coléoptères saproxyliques, donc directement liés à la présence de stades de décomposition avancés de bois mort. Certains sont rares car inféodés aux forêts non exploitées.

La liste de ces espèces est consultable sur le site du Parc (annexe 7 de la charte).

Il est à noter que dans les Hautes Pyrénées, il n’y a pas d’exploitation en cœur de Parc, hormis des coupes sécuritaires. Dans les Pyrénées Atlantiques, l’altitude est moins élevée et l’exploitation est pratiquée (vallée d’Ossau et d’Aspe). Hêtres, sapins, pins sylvestres et pins à crochet constituent les principales essences présentes dans la zone cœur du Parc. 

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Gros plan de Morimus asper Crédit RNN Massane

compr OstomaFerruginea Crédit Sylvain Rollet

Ostoma Ferruginea, dans la liste des 30 espèces
Crédit Sylvain Rollet

 















 

La deuxième étude se concentre sur la vallée d’Aspe, où l’ONF des Pyrénées atlantiques, en partenariat avec le PNP, a initié un inventaire sur 3 ans de 12 sites d’observation dans des massifs à « fort caractère patrimonial, qualifiés ainsi en raison de leur naturalité et de ce qu’ils représentent pour la population locale ». Cela a permis le recensement de 250 espèces de coléoptères saproxyliques dont 23 présentent un intérêt patrimonial important. Côté champignons saproxyliques, 170 espèces et sous espèces ont été identifiées, dont 12 d’intérêt patrimonial. L’étude vise à une meilleure prise en compte de cette biodiversité dans la gestion des peuplements de la vallée d’Aspe, les forêts en question étant reconnues d’intérêt national à supranational.

Pour rappel : Les organismes saproxyliques – du grec sapros, en décomposition et xylos, le bois – dépendent du bois mort, que ce soit en tant qu’abris ou source de nourriture. Ces espèces contribuent à la bonne décomposition du bois et à la production de l’humus forestier. Non seulement parler de biodiversité en forêt ne peut s’envisager sans faire référence à ces organismes, mais ils sont des indicateurs de la qualité biologique des forêts et de leur naturalité.

Sources : Sylvain Rollet, chargé forêts au PNP

                Empreintes, trimestriel du PNP