Robert Hainard, chasseur au crayon

Naturaliste, philosophe, écrivain, Robert Hainard (1906 – 1999) a consacré sa vie à la défense d’une nature sauvage et libre.

Chasseur au crayon, il réalisait des croquis et gravures sur bois de mammifères et d’oiseaux  “à son degré précis d’imprécision”.

           



Quelques citations et gravures tirées des ouvrages de Robert Hainard :



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  “Un jour viendra; et plus tôt qu’on ne pense, où le degré de civilisation se mesurera non à l’emprise sur la nature, mais à la quantité et à la qualité, à l’étendue et à la sauvagerie de nature qu’elle laissera subsister”

Défense de l’image (1967)

 

 


Style: "HAINARD 2009"

Aire d’aigles, le mâle apportant une marmotte




Il y a du danger, cela va sans dire, à favoriser consciemment la nature, puisque ce qui fait sa vertu, c’est d’être insondable, de dépasser infiniment notre compréhension. Il y a grand danger qu’on la cultive, qu’on la conforme à nos idées restreintes, aux croyances du moment. C’est pour cela que tout ce qui reste de spontané a une valeur infinie et qu’il faut laisser la nature réparer elle-même autant que possible les dommages subis. Il y faut du temps et beaucoup d’intelligence. Admirable objet d’activité pour les savants, les naturalistes, sujet de disputes sans fin, je n’en doute pas, mais c’est la vie”




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“du travail obscur et innombrable de l’humus, des plantes, des arbres, à l’animal furtif, chacun va à sa tâche, responsable d’une part du monde”

Images du jura sauvage (1987)






 

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“Regarde dans la pente le passage discret dans le taillis, c’est le mien. Je n’aime pas dans la nature laisser la trace de mon passage. Mais que veux-tu, je suis venu si souvent observer ce terrier. Cent fois, deux cents fois, peut-être plus…”

La trace, ouvrage sur Robert Hainard (1996)



 

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“J’ai l’infini à ma portée, je le vois, je le sens, je le touche, je m’en nourris et je sais que je ne pourrais jamais l’épuiser. Et je comprends mon irrépressible révolte lorsque je vois supprimer la nature : on me tue mon infini”
Et la nature ? (1943)


Je suis un utilisateur professionnel de bois mais j’aime voir l’arbre vivre pour lui-même et mourir de sa propre mort. Dans une revue forestière suisse, j’ai vu une photo d’un arbre mort, en commentaire: spectacle affligeant dans une forêt bien tenue. Bien sûr, si on fusillait tout le monde à quarante ans, on ne verrait pas de vieillards décrépits! Mais j’aime trop la vie pour ne pas aimer la vieillesse et la mort.”

  Extrait de « éloge du bois mort », de l’anthologie « Les forêts sauvages » (2008)

 
 
 

 

 

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  “Dans les coins les plus savoureux de nos Alpes, plus encore dans ce Jura si âprement sauvage et solitaire, la grandeur des rocs, des étendues, des arbres crevassés et barbus appelle une grandeur animale dont l’absence me laisse un vide douloureux.”


 

 

 
Et de conclure son ouvrage le plus célèbre, « mammifères sauvages d’Europe » par la maxime suivante :

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“Puisse cette nouvelle édition, enrichie des observations de ces dix dernières années, accroître encore l’intérêt qui commence à se manifester dans le grand public pour la vie de nos Mammifères sauvages. Puisse-t-elle aussi faire comprendre à un plus grand nombre l’urgente et très actuelle nécessité de préserver pour les générations futures les dernières parcelles encore intactes de nature sauvage!”


 
 
 
 

La Fondation Hainard a pour but de conserver et faire connaître les oeuvres des artistes de la famille Hainard.
 

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