Mais où sont donc ces fonds de vallons et ces sapinières inexploitées, que nous allions explorer cette « vraie nature » le week end prochain ?
 


Il est assez ambigu pour moi de présenter ce travail photographique et littéraire.

J’ai conscience que la surfréquentation de nombre de forêts matures, lieux de quiétude de faune, leur serait néfaste, et ne ferait que faire reculer ce sentiment de nature qui les rend si particulières.

Toutefois, on ne protège bien que ce que l’on connaît ou reconnaît, ce que l’on respecte ou ce que l’on aime. Je souhaite donc qu’à travers ces photos, puisse être saisie la beauté qui peut exister en ces lieux, mais aussi leur vulnérabilité et la nécessité de les protéger.

Les noms des lieux ne sont pas dévoilés, afin que leurs sentiers ne soient pas trop foulés, ni leurs parages vulgarisés.

Telle est la philosophie de ce site internet : les mettre en lumière sans les nommer.

Nous ne montrons pas ici la reconquête des friches et des espèces pionnières sur les milieux prairiaux, premier stade naturel de la forêt souvent mal vécu, mais des séries de photos sur des forêts moins accessibles, qui ont retrouvé au fil du temps un fonctionnement naturel dynamique, accomplissent la totalité de leur cycle biologique.

Les pyrénéens qui liront ces lignes peuvent un jour être amenés à être acteurs de leur propre environnement, les villages sont si petits dans des territoires si grands ! Tout se sait, tout s’apprend, tout peut encore se jouer pour les vieilles forêts pyrénéennes, dont une majorité appartient aux collectivités, décisionnaires directs de leur devenir.

Certaines municipalités ont déjà identifié leurs forêts anciennes et matures (1) puis choisi de les mettre hors sylviculture par souci de préservation du patrimoine naturel pyrénéen.
Car il s’agit bien de cela : les vieilles forêts font partie du caractère et de la mosaïque identitaire de la « frontière sauvage », alors donnons leur la place qu’elles méritent ! Leur reconnaissance et leur protection n’est pas opposée à l’exploitation forestière durable  : elle est complémentaire. Alors permettons leur d’exister et de prospérer ! Nous avons tant à y gagner …

Espérons que d’autres suivront ces exemples, que les vieilles forêts seront un jour prochain reconnues à part entière dans la richesse patrimoniale du territoire.


 
 

(1) : Une cartographie croisant toutes les parcelles des forêts publiques avec les parcelles en « vieilles forêts » a été éditée par l’Office National des Forêts et permet aux techniciens de situer les vieilles forêts pyrénéennes d’Occitanie.