Février 2015   Biolacq : Déséquilibres annoncés

Nous vous le disions l’été dernier (voir l’enquète), certains acteurs qui s’installent actuellement en piémont pyrénéen ont des objectifs à donner le vertige. Le « monde du bois » se félicitait lors d’une réunion en Novembre dernier d’installations d’entreprises à Biolacq amenant de la plue value économique, mais semblait ne pas aborder des aspects biologiques et écologiques primordiaux

Des attitudes qui pourraient être très lourdes de conséquences au niveau régional.

Zoom et état des lieux.
 
 

A Biolacq, plans d’approvisionnement de GDF SUEZ

L’été dernier, Lea Dujany, chargée de communication à GDF Suez, nous informait aimablement par email des objectifs chiffrés de la future implantation :

« 160 000 tonnes de biomasse par an, dont 78% de plaquettes forestières collectées majoritairement dans le piémont pyrénéen (département 64 et 65), 5% de produits connexes de scieries, 17% de broyat de palettes dites de classe A . »

« La centrale consommera 160 000 tonnes de biomasse par an, dont une partie collectée en haute montagne, valorisant ainsi des gisements de biomasse peu ou mal exploités dans les Pyrénées. »
 

Mais le 21 Novembre 2014, un article du journal Sud Ouest nous apprend que l’usine, portant un projet nommé Biolacq, devrait « engloutir environ 270 000 tonnes de bois par an pour être rentable. » On y apprend également que « le bois énergie issu de la forêt ne représentera finalement que 50 % de son approvisionnement, soit 60 000 à 80 000 tonnes. »
 

Voir l’article du journal Sud Ouest

 
Nous avons demandé le détail de ce nouvel approvisionnement en Décembre 2014 à GDF Suez mais notre lettre est restée sans réponse, malgré une relance téléphonique. Le 15 Février, nous décidons de publier cette actualité, estimant que le délai de non-réponse a été atteint.

Selon certaines sources expertes, l‘usine de Biolacq pourrait doubler le besoin de bois dans le département des Pyrénées Atlantiques.

Concernant les forêts de montagne, l’ONF et la DDTM veilleraient certainement à ce que cela reste dans les limites prévues dans les documents d’aménagements forestiers et des règles d’incidences environnementales. Mais, à terme, cela pourrait pousser à davantage d’exploitation, à modifier la structure des peuplements, à encourager des rotations courtes, etc.
 

Nous comprenons que les industriels souhaitent se garantir un approvisionnement régulier, sur la durée. Mais selon nos mêmes sources, personne ne sait comment le territoire va répondre à cette demande. Les entreprises comprennent-elles sérieusement leur responsabilité, sans voir dans cette donnée un frein à leur développement économique? 

   Des contrats avec des agriculteurs pour une catastrophe écologique annoncée

Selon l’article de Sud Ouest, Charmont Aquitaine, l’autre entreprise s’installant à Lacq, entamerait « des programmes de plantations d’arbres, notamment sur des parcelles agricoles pour lesquelles « il faut trouver des revenus. On propose des contrats où l’on partage des frais de plantation de robinier et l’on partage les recettes ».
 

Nous avons largement développé, après consultation d’experts nationaux, la dangerosité que représente la plantation monospécifique de robiniers faux acacia dans les parcelles en déprise agricole (voir l’enquète).
 
 
 

Nous avons conscience de l’approximation de nos informations. Toutefois, au vu du peu d’attention de la partie visible de l’iceberg qui est portée au patrimoine naturel, il nous a semblé essentiel, sur notre site, d’informer nos lecteurs de la situation.

Les services de l’État pourront-ils poser des garde fous face à ces déséquilibres annoncés ? Nombre d’entre eux sont destinataires de cet article.

Tous commentaires et éclairages de la part du « monde du bois », dans lequel existe un large panel de sensibilités et de prises de position, sont les bienvenus à la suite de cette actualité.
 
 
 

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